La danseuse d'Izu (Kawabata Yasunari)

Publié le par Cthulie-la-Mignonne

Essai manqué pour moi avec ce recueil de Kawabata, qui contient cinq nouvelles écrites entre 1926 et 1953. J'ai ressenti en gros la même chose qu'avec le cinéma de Mizoguchi. J'ai le vague sentiment qu'on a là un artiste qui a, au moins en partie, changé la donne dans son domaine ; mais d'une part je ne connais pas assez ce qui se faisait avant pour en apprécier l'aspect novateur, d'autre part cette écriture et ce cinéma me touchent peu, en tout cas pour ce qu'en j'en connais à l'heure actuelle - c'est-à-dire pas grand-chose, inutile de nier l'évidence.

 

 

Alors oui, c'est une écriture sobre, et comparé à Ranpo et à ses nouvelles, qui m'avaient pas mal rebutée, j'ai trouvé Kawabata plus... Plus quoi, en fait ? Plus délicat, sans doute. Encore que la nouvelle Bestiaire, concernant un homme vieux et solitaire qui fait preuve d'un intérêt pour les oiseaux qui n'est qu'un faux-semblant et montre à quel point son cœur est vide - les oiseaux meurent tour à tour sans que cela le touche - ne soit pas à proprement à ranger dans la catégorie "Délicatesse". Le personnage ne m'a pas intéressée, et par conséquent, la nouvelle non plus. J'ai éprouvé plus ou moins le même détachement pour les autres personnages et les autres nouvelles, Élégie mise à part. Or, c'est une littérature qui est à l'évidence pensée comme sensible - et ça ne fonctionne pas avec moi.

 

 

Les émois du jeune homme de La danseuse d'Izu, les sentiments confus de l'homme de Retrouvailles, et même les sentiments de la veuve de La lune dans l'eau, qui se souvient avec tendresse de son mari handicapé et qui reste attachée à lui, à travers des souvenirs, des objets... Tout ça m'a malheureusement laissée assez froide. Je disais en revanche qu'Élégie différait pour moi des autres nouvelles, à cause de son sujet assez particulier : une femme qui a perdu l'homme qu'elle aime médite sur ce qui advient des êtres vivants après la mort, et sur ce que représentent la vie ou la mort de façon général, laissant de côté la pensée anthropocentrée qu'elle juge être celle des humains, pour se tourner vers la nature dans son entier. C'est le seul sujet qui m'ait accrochée, bien que j'aie eu un peu de mal mal avec la forme de la nouvelle.

 

 

Nous verrons donc si avec le temps, une meilleure connaissance de la littérature japonaise de la première moitié du XXème siècle, voire plus ancienne, et une fréquentation plus accrue de Kawabata, cette première approche de l'auteur en grande partie ratée trouvera un meilleur chemin...

 

 

 

 

Publié dans Littérature

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