Maya - Musée du Quai Branly

Publié le par Stéphanie MAYADE

Ecuelle polychrome a couvercle et anse en forme de tete de

La foule s'est pressée tout l'été à cette exposition qui ne pouvait pas manquer d'attirer du monde - quoi de plus mythique, en effet, que les Mayas et leurs cités perdues ? Est-ce que cela valait la peine pour autant de souffrir durant deux ou trois heures dans les files d'attente  (Dieu merci, je n'ai pas eu à subir ça) ? Certainement pas.

Non pas que cette expo soit ratée. Elle est relativement agréable - si l'on fait exception des désagrémants inévitables dûs à l'affluence. Mais, conçue pour un très grand public, elle ne présente les Mayas qu'au travers de grandes généralités - généralités qui sont déjà relativement familières à qui a un tant soit peu approché le sujet. En découle ce qui peut s'avérer un gros avantage : aucune surcharge cognitive en vue (ah oui, il faut vous y habituer, "surcharge cognitive" fait partir de mon vocabulaire courant). Mais avec pour conséquence quelques effets négatifs.

Tout d'abord, il s'agit d'une exposition consacrée aux Mayas du Guatemala, souvent moins connus que leurs voisins du Mexique - encore que Tikal compte sans conteste parmi les cités mayas les plus célèbres. Mais jamais dans l'expo il n'est question des spécificités des Mayas alors installés sur les territoires aujourd'hui guatémaltèques. On sait pourtant que l'environnement auxquels ils étaient confrontés différait considérablement, par exemple, de celui du Yucatan.

Ensuite, aucun historique, aucun état des lieux des fouilles archéologiques au Guatemala (ce que, personnellement, j'aurais aimé trouver). Là aussi, Dieu sait pourtant que l'histoire de la découverte et de l'étude des cités mayas à travers les siècles se révèle passionnante.

Enfin, le lien entre les thèmes évoqués dans chaque salle (religion, agriculture, guerre, etc.) et les objets en vitrines qui sont censés leur être associés est loin de s'avérer évident. Certes, certains d'entre eux sont de toute beauté, mais illustrent-ils vraiment l'histoire des Mayas, telle que le Quai Branly a choisi de la présenter ?

Jarre a effigie zoomorphe (08)

Dernier reproche (mais non le moindre) : l'exposition ne rend absolument pas compte de l'art essentiellement architectural et monumental des Mayas ; on passe donc à côté de la magie de cette culture, à côté de cet aspect qui a fasciné tant de missionnaires, d'illustrateurs, d'archéologues amateurs ou professionnels. Cependant, je ne suis pas complètement sotte : j'ai bien conscience qu'il aurait été assez complexe, pour le Quai Branly, d'obtenir le prêt de pyramides, stèles et autres gigantesques panneaux stuqués - puis d'installer tout ça dans les toutes petites salles de la Mezzanine Est. C'est pourquoi je me montrerai magnanime avec le musée sur ce dernier point (il faut parfois savoir lâcher du lest, et j'ai suffisamment râlé pour aujourd'hui) !

Encensoir tripode zoomorphe (14)

 

 

Publié dans Sciences, Arts plastiques

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