Spectacles d'Asie (Jacques Pimpaneau)

Publié le par Cthulie-la-Mignonne

Ça faisait longtemps que j'avais pas mis le nez dans un vieux catalogue d'exposition... L'exposition en question date de 1979 et a eu lieu à la Bibliothèque nationale de France. Le livre ne ressemble donc guère aux ouvrages dont on a l'habitude aujourd'hui : onéreux et remplis de reproductions en couleurs, ainsi que de multiples essais liés au sujet de l'exposition. Mais bon, trouver un livre sur le théâtre (car il s'agit bien de théâtre, même si le titre instille une certaine confusion dans les esprits occidentaux), donc sur le théâtre asiatique, c'est pas si simple !

 

 

Bon, je ne vais pas vous faire rêver. Certes, ce catalogue aborde un sujet exotique et attirant, par le biais de trois grands chapitres : le théâtre d'acteurs, le théâtre de marionnettes et le théâtre d'ombres. Tout cela étant bien considéré comme théâtre en Asie, alors que ce ne serait probablement pas le cas en Occident, y compris pour le théâtre d'acteurs. Le souci, c'est que le catalogue fait environ 100 pages et s'attaque, non seulement à ces trois formes de théâtre, mais aussi à beaucoup de pays : Inde, Chine, Japon, bien entendu, mais aussi Tibet, Indonésie, Thaïlande, Corée, Birmanie, Malaisie, Cambodge, Iran, Turquie... et même la Grèce (uniquement pour le théâtre d'ombres et à cause des influences turques). Par conséquent on ne peut guère éviter le survol.

 

 

Pour en rajouter une couche, peu de photos (évidemment en noir et blanc, étant donné l'époque de publication) et des gravures dont on ne comprend pas toujours bien le sens. Mais en revanche, on a bien les légendes de tous les documents qui étaient exposés pour l'expo à la BnF, et qui sont parfois un peu longuettes - aujourd'hui, l'usage veut que tous les documents d'une exposition soient tous reproduits en photo dans le catalogue, et on en ajoute quelques autres en fonction des œuvres mentionnées dans les essais. Bref, pour ce qui est du visuel, il n'y a guère que les photographies du théâtre chinois et des théâtres d'ombres qui vaillent un peu le coup.

 

 

Pour ce qui est du texte, comme je le mentionnais, ça reste très superficiel. Sans surprise, la vedette est laissée à l'Inde, au Japon et à la Chine, et ce sont donc leurs théâtres à propos desquels Jacques Pimpaneau donne le plus d'explications. Ainsi, on comprendra en gros la différence entre le nô et le kabuki. Il n'y a d'ailleurs que pour le théâtre japonais qu'on nous parle des rôles joués par des hommes ou des femmes, selon les époques. Mais, pour les trois genres de théâtre et l'ensemble des pays, on sera surtout submergé de détails techniques, alors qu'un historique un peu plus fouillé n'aurait pas été de trop. La chronologie est floue, et il est assez compliqué de comprendre les origines des théâtres asiatiques.

 

 

Le point fort du catalogue, c'est évidemment de faire comprendre au lecteur combien les formes de théâtres asiatiques sont différentes des formes de théâtres occidentaux. Que musique, chant, jeu d'acteurs, de marionnettistes ou de récitants, danse, cirque, sont intrinsèquement liés dans l'histoire du théâtre asiatique ; ce qui n'est plus le cas depuis pas mal de temps en Occident. Que le théâtre en Asie tend plus ou moins, selon les époques et les genres, à une forme d'art total. On ne fait pas de distinction entre opéra et théâtre dans le théâtre classique chinois, comme on ne le faisait pas en France pendant des siècles. Voilà donc l'apport principal de ce catalogue d'expo, qui a cela dit beaucoup vieilli et survole beaucoup trop son sujet, et c'est dommage.

 

 

J'aurais presque envie de dire que c'est un ouvrage plus intéressant aujourd'hui pour étudier l'évolution des expositions en France et de ses catalogues que pour acquérir quelques bases solides sur les théâtres asiatiques...

 

 

 

Publié dans Théâtre, Littérature

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