La dame du café d'en face (Koffi Kwahulé)

Publié le par Cthulie-la-Mignonne

La première partie de la pièce commence par un long monologue, dont je n'ai pas compris l'intérêt, où Madame Bécquart, 70 ans, se plaint d'une ancienne infidélité de son mari avec "la dame du café d'en face". Arrivent la petite fille des Bécquart, Sandrine, enceinte, et son petit ami ivoirien, Sékou - ce qui aura son importance. Il est question de tout et de rien dans la conversation, mais finalement de la famille, d'héritage, d'une fête dont on ne sait pour quelle raison elle va être donnée, et enfin de l'infidélité (supposée ? réelle?) de monsieur Bécquart. Cette première partie se clôt sur un monologue abscons de ce dernier sur la mort - ce qui nous renverra à la fin de la seconde partie.

 

 

Seconde partie : la famille est réunie au grand complet, ce qui ne fait pas grand-monde. Commérages, rancunes diverses - l'héritage, l'infidélité de monsieur Bécquart, encore. Puis la fête, espèce de rituel ésotérique familial qui vise à faire entrer Sékou dans la famille sur fond de "Mangez, ceci est mon corps, buvez ceci est mon sang" par le biais d'un festin pour lequel chacun doit se battre plus ou moins façon Hunger Games afin de se mettre un truc sous la dent ou arriver à boire un verre. Les convives, convaincus ou pas - c'est selon - que le rituel a été efficace, s'en vont, pour laisser seuls en scène le vieux couple Bécquart.

 

 

Il me paraît clair que Koffi Kwahulé a tenté de donner une forme originale à sa pièce. Pièce sur la famille, sur les secrets de famille, sur la sclérose qui la guette depuis longtemps - on couche avec sa cousine ou avec son beau-frère pour perpétuer la lignée. Sékou, c'est un sang nouveau qui doit apporter la régénération. Sauf que les parents de Sandrine n'ont pas l'air convaincu (Firmin, le père, affirme que tous les sangs sont de toute façon corrompus), et que Sékou, qui a eu accès aux secrets de la famille Bécquart, a préféré gardé les siens.

 

 

Mélange de conversation d'un ordinaire peu aguichant (première partie) et d'une métaphore à grande échelle (seconde partie), qui touche aux relations familiales et à leurs travers, mais aussi, il semblerait, à la société - un des aspects les plus extravagants de la métaphore concerne les relations Nord-Sud par le biais du festin eucharistique, soit dit en passant, ou alors je n'ai vraiment rien compris. Cette forme de théâtre, à la fois usant du réalisme et d'excentricité, m'a ennuyée au possible. Ayant lu au mois de juillet ma dose de pièces sur le thème des relations de famille, mais aussi des pièces relevant de la critique sociale, celle-ci me semble creuse au final. Est-ce parce qu'il s'agit là d'une des premières pièces de Koffi Kwahulé ? Ou est-ce moi qui n'ai pas fourni les efforts nécessaires lors de ma lecture ?

 

 

 

Publié dans Théâtre, Littérature

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