Quatre quators pour un week-end (Gao Xingjian)

Publié le par Cthulie-la-Mignonne

C'est une espèce de manie chez moi, quand je n'aime pas un auteur du premier coup, j'y reviens pratiquement toujours au moins une seconde fois. Je n'avais donc pas aimé Le somnambule du même auteur, mais là... Argh. Au moins Le somnambule recelait une atmosphère particulière, glauque, qu'on ressentait bien rien qu'à la lecture.

 

 

Là non, rien. Une pièce de théâtre qui m'a semblé totalement creuse. Quatre personnages, deux couples, deux hommes et deux femmes. Un peintre, un écrivain. L'écrivain se sent vieux. Il trouve sa femme vieille malgré ses quarante ans. Ils ont invité l'autre couple, et surprise, un jeu de séduction va s'établir, pas très subtilement. C'est du déjà- vu, bien. Mais c'est même pas le sujet. Mais c'est quoi, le sujet ? Ben, on sait pas bien. Une peur de la vieillesse, des corps et des esprits qui déclinent. Un truc dans le genre. Et chacun de s'interroger sur soi-même.

 

 

C'est bourré de platitudes. Et je supporte pas le style (j'ai pas de chance, en ce moment). Le truc du mec qui parle de lui à la seconde personne du singulier m'avait agacée dans Le somnambule, mais j'y voyais une vague raison. Là, ces gens qui dialoguent, puis qui parlent tout seuls en utilisant soit le "je", soit le "tu", soit le "il" ou "elle" pour parler d'eux-mêmes, je peux pas. Ça m'a semblé artificiel au possible.

 

 

Je ne suis pas contre la chronologie étrange, les rêves, les cauchemars, les hallucinations. Mais pour dire quoi ? Ah, je me sens vieux, ah, on me prend pour une pute mais je m'en fous, ah, j'en ai marre, ah, ma vie ne ressemble à rien, ah, la vie est étrange, ah, je ne peux plus continuer comme ça, ah, je perds la mémoire, ah, je sais pas quoi faire de ma vie, ah, ah, aaaaaaaahhh !!! Et patati, et patata. Je sais pas si c'était vraiment nécessaire de parler de paysages enneigés et de corbeaux pour un tel résultat. De toute façon, quand j'en suis arrivée à la neige et aux corbeaux, c'était le quatrième "quatuor" (ça fait vachement mieux que "acte"), et j'en pouvais tellement plus que j'avais sérieusement décroché ; par conséquent s'il y avait quelque chose de bien à en retirer, il est certain que ça m'aura complètement échappé.

 

 

Alors, je vais me dire que c'est le genre théâtral qui ne convient pas du tout à Gao Xingjian, et qu'il aurait mieux valu pour moi, peut-être, lire ses nouvelles.

 

 

Je vais vous dire autre chose. Finalement, Le somnambule, c'était mieux. Finalement, je préfère lire trois pièces de Yasmina Reza à la suite plutôt que ça. Ça vous donne une idée de mon état d'esprit et de mon degré de désespérance.

 

 

Publié dans Littérature, Théâtre

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