Le jardin invisible (Marianne Ferrer & Valérie Picard)

Publié le par Stéphanie MAYADE

Un très bel album, que j'avais repéré lors d'une Masse critique Babelio, et dont je n'ai lu que du bien par la suite. Je ne l'avais pas trouvé à sa sortie en librairie (mais que font donc les libraires ???), donc pas pu le feuilleter, mais les quelques images que j'avais vues sur le Net avaient achevé de me convaincre de l'acheter d'occasion dès que ça été possible.

 

 

L'idée de départ est très simple : Ariane, une petite fille de la ville, va fêter en famille l’anniversaire de sa grand-mère, qui vit à la campagne. Entourée d’adultes, elle s'ennuie, et son père lui suggère d'aller jouer dans le jardin. Elle se laisse aller sur l'herbe, mais le jardin lui paraît de prime abord tout aussi ennuyeux que les conversations résonnant dans la maison. Puis son regard s'attarde sur un curieux caillou - je dirais que c'est un morceau de schiste noir, mais mes connaissances en minéralogie sont... Bref. C'est un caillou qui lui fait regarder le jardin d'un autre œil, qui stimule son imagination, qui la fait rêver, de plus en plus loin, de plus en plus haut. Jusqu'au final en apothéose, un final cosmique où Ariane atteint un état de méditation parfait.

 

 

Très très peu de texte pour cette balade onirique et métaphysique, où Ariane poursuit ses rêves à travers des dessin de style "naïf", sobres, aux coloris doux et exquis. Beaucoup de verts, bien entendu, mais aussi des bleus, du noir très tendre, du blanc éclatant, et des rouges et roses assez inattendus, notamment pour les fabuleuses libellules. Marianne Ferrer utilise en outre différentes techniques (fusain, crayon, beaucoup d'aquarelle, mais pas seulement) selon les étapes du voyage mental d'Ariane.

 

 

Je trouve juste un peu dommage que Valérie Picard ait utilisé le terme de "Grand-maman", lorsqu'Ariane retrouve sa grand-mère, qui fait un peu snob ; et je crois que j'aurais encore raccourci le texte, pourtant rare. Mais ce sont de tout petits, de tout minuscules défauts (qui n'engagent de plus que moi), et on peut reconnaître à Valérie Picard une très grande qualité : celle d'avoir réussi à ne conserver qu'un minimum de texte, et donc d'avoir su s'effacer presque entièrement au profit de l'album - ce qui n'est pas si courant.

 

 

Le Jardin invisible est un délice, dont la fin m'a surprise mais comblée - qui devrait plaire aux physiciens comme aux yogis ; une invitation à laisser les enfants rêver ; une ode à l'imagination, mais aussi un hymne à la méditation. Une promenade merveilleuse, pour tous les âges et toutes les têtes enclines à se fondre dans les étoiles.

 

 



 

Publié dans Littérature, Jeunesse

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