Réalités obliques (Clarke)

Publié le par Cthulie-la-Mignonne

Réalités obliques (Clarke)

D'abord un bel objet en matière d'édition, avec son épaisse couverture cartonnée et son format carré, Réalités obliques nous emmène du côté de l'illusion, de l'angoisse, du questionnement sur l'existence et la réalité. Sont donc exploités les motifs du double, de la répétition sans fin et du rêve - entre autres.

On ne peut s'empêcher de penser à Marc-Antoine Mathieu, évidemment, mais aussi, toujours dans le domaine de la bande dessinée, à certaines histoires courtes de Jean-Claude Gal, et encore à Borgese, Cortazar, Lovecraft, Hoffmann, Philip K. Dick. Peut-être est-ce d'ailleurs un peu trop prégnant : j'aurais aimé que Clarke s'affranchisse davantage de ses influences. D'ailleurs, l'album donne un peu l'impression de tourner en rond, de se répéter, à l'image des personnages de ses histoires, prisonniers d'univers sans fin.

En revanche, le noir et blanc colle parfaitement à ces histoires sombres, dans un découpage et une mise en page toujours identiques (4 planches de 4 cases carrées, toutes au même format). Il aurait été intéressant d'utiliser des formules plus originales, variant à chaque histoire et se pliant véritablement au scénario, mais ce choix se révèle tout de même motivé dans le sens où il accentue le contraste entre la forme (découpage et mise en page) et le contenu (l'étrangeté du récit).

Ce que je regrette le plus, c'est le trait : je trouve les dessins de personnages bâclés, alors que cet album méritait que Clarke fasse mieux que dans Mélusine.
Pour terminer, il est nécessaire de noter, justement, que l'auteur, qui aurait pu se reposer sur ses lauriers, a pris la peine de travailler un univers différent de sa série phare pour la jeunesse et qu'il est franchement agréable de le voir s'attaquer à ce genre de sujet, qui n'est pas particulièrement aisé à traiter.

Publié dans Bande dessinée

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