Cecè (Luigi Pirandello)

Publié le par Cthulie-la-Mignonne

Déception redoublée à la lecture de cette pièce : dès les premières répliques, je lui ai trouvé un air de déjà lu, ceci pour la bonne raison que je l'avais effectivement déjà lue au mois de juin. J'ai poussé plus loin pour en être certaine, et puis finalement jusqu'au bout, vu qu'elle est courte. Et même impression de frustration que la première fois.

 

 

C'est vrai que c'est une des toutes premières pièces de Pirandello, écrite en 1913. Mais bon, ça ne reste qu'une petite comédie sans envergure (ce qui n'est pas forcément un mal), qui ne va pas bien loin et n'est pas bien drôle. Elle met en scène le personnage de Cecè, qui est une espèce d'arnaqueur avec de l'entregent. Sous couvert d'amitié - une amitié dont on peut fortement douter - et sous prétexte d'un service louche rendu à Squatriglia, entrepreneur, dans une affaire qu'on imagine fort douteuse, Cecè demande à ce dernier un petit service. Il s'agit de récupérer trois chèques de deux mille lires auprès d'une demi-mondaine que Cecè fréquente, en échange d'une somme en liquide dérisoire. Il en ressort que seul Cecè tirera quelque chose de cette mascarade, et qu'il aura manipulé les deux autres protagonistes.

 

 

Alors déjà, le but de Cecè m'a paru assez nébuleux. Peut-être est-ce dû au fait que la pièce est courte et que le contexte est vite emballé, peut-être est-ce parce que le contexte historique de la pièce m'était inconnu. Or, Pirandello dénonçait avec Cecè toute une société italienne hypocrite et très entachée de corruption économique et politique. Mais même en connaissant mieux le but de Pirandello, ça ne reste pas très convaincant, parce qu'à la fois peu approfondi et loin, historiquement parlant, de cette société que l'auteur dénonce. Pourtant, Un Imbécile, que je trouvais un peu trop courte également, réussissait bien à pointer du doigt les dérives de la société italienne des années vingt, dans une veine il est vrai dramatique. Et La Jarre, petite comédie de 1917, alliait sans problème comique et critique sociale.

 

 

Je me dis qu'il n'y a par conséquent pas beaucoup d'intérêt à lire Cecè, et pas plus à la monter, sauf à actualiser la pièce. Pour le coup, moi qui m'agace des constantes actualisations des mises en scène de classiques à toutes les sauces, je crois que c'est ce qui conviendrait le mieux ici - en supposant qu'on veuille absolument la mettre en scène plutôt qu'une autre pièce, meilleure, de Pirandello. Pour être claire, en France, il faudrait que ce soit joué par le couple Balkany et un troisième larron du même genre pour qu'on retrouve le sens premier de la pièce.

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Théâtre, Littérature

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