Des orchidées au clair de lune (Carlos Fuentes)

Publié le par Cthulie-la-Mignonne

Deux femmes, deux sœurs (?) vivent ensemble de puis sept années, sept années qui semblent leur peser, à Venice, Californie. Qui sont -elles ? Elle sont nommées María et Dolores. Sont-elles donc les célèbres actrices mexicaines María Félix et Dolores del Río, qui seraient en train de décliner au point de sombrer dans une forme de sénilité, de maladie mentale ? Ou plutôt - ce que suggère Fuentes lorsqu'il précise qu'on pourrait faire jouer les deux rôles par des blondes grassouillettes, voire par des hommes - des actrices (?) probablement vieillissantes, de simples femmes, des êtres humains lambda qui se cherchent à travers celles qu'elles considèrent comme leurs idoles, et même leurs doubles ? Elle sont seules, se portent visiblement un amour sincère, mais elles ne savent pas qui elles sont, ni ne peuvent vivre l'une sans l'autre. Se présentera un fan venant dire son admiration à Dolores, ou plutôt pour s'accaparer Dolores. Son intervention précipitera une fin inéluctable.

 

 

Un peu long à mon goût. Certes, on comprend toute la détresse de ces deux femmes sans que nous-mêmes ne sachions qui elles sont, sinon des sortes de fantômes issues d'un mythe créé par le cinéma. Cinéma qui aura le dernier mot, qui ne peut finalement qu'avoir le dernier mot dans un monde clos complètement nourri, jusqu'à la nausée, du septième art.

 

 

Mais les dialogues de la pièce se répètent beaucoup, sans que les sujets discutés et sans cesse remis sur la table n'apportent plus de finesse, plus d'analyse psychologique à la situation désespérée des deux femmes. Du théâtre un peu déconcertant, ni versant réellement dans la psychologie, ni clairement dans la métaphore - une sorte d'entre-deux, qui m'aurait semblé plus accrocheur s'il avait vibré de plus d'intensité. Voilà, c'est le reproche que je formulerai : le désespoir de Dolores et María est palpable, mais trop délité, trop emphatique par moments. Pas suffisamment émouvant. Et pourtant certaines répliques aigres, acerbes, ainsi que le sujet, le sont.

 

 

 

Publié dans Théâtre, Littérature

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