Blast, tome 3 (Manu Larcenet)

Publié le par Cthulie-la-Mignonne

Que dire, que dire, que dire ? On a déjà passé les 600 pages et Larcenet nous a asséné les mêmes recettes imbuvables pendant tout ce temps. Et comme il y a un quatrième tome (j'ai envie de pleurer) qui pointe le bout de son nez et qu'on est sur le même schéma du sociopathe qui raconte s'être senti libre comme jamais, qui nous fait partager son imaginaire finalement bien pauvre, allez hop, on rajoute une bonne dose de sordide bien dégueulasse (ah la blague du chat dont Polza a écrasé la tête et l'a remplacé par une tête de figurine Hello Kitty ! Ah la scène de viol et la narration des tortures subies par notre héros !) Quand on a rien à dire, on peut toujours faire appel à du gros glauque, c'est une méthode, sinon inventive, qui a au moins le mérite d'être utilisée depuis des lustres par un medium ou l'autre.

 

 

Et ce qui se pressentait dès le premier tome se révèle enfin au grand jour. Larcenet n'a pas pu s'empêcher de nous faire entrer comme par hasard dans la maison d'un peintre, où ses autoportraits nous fixent et sont censés nous mettre hyper mal à l'aise. Bon, alors là, je dis pourquoi pas, à ceci près que j'ai la désagréable impression que Larcenet cherche à nous faire croire qu'il est incroyablement novateur. Seulement, quand on a vu suffisamment d’œuvres lowbrow, ou d'art brut, ou même d'art contemporain officiel, on se rend compte que ça fait plus ou moins partie d'une tendance - et parfois, voire souvent, le lowbrow c'est beaucoup plus dérangeant que les vignettes de Blast. Après, ça ne me gêne pas que Larcenet se tourne vers le lowbrow, mais qu'il le fasse vraiment ! Puisqu'il se sent si complexé vis-à-vis de la littérature et des arts plastiques, et puisque côté narration, c'est vraiment pas ça (faut surtout pas qu'il s'essaie à la littérature, pitié, j'en peux plus de ses leçons de métaphysique à trois sous !), qu'il se mette un bon coup à peindre, qu'il laisse tomber la BD et qu'il fasse ce qu'il a envie de faire. Au moins, ça aurait un sens.

 

 

Publié dans Bande dessinée

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