Il faut qu'une porte reste ouverte ou fermée (Alfred de Musset)

Publié le par Cthulie-la-Mignonne

Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée fait partie de ce qui est un genre théâtral, les proverbes, qui connut un certain succès au XIXème, et déjà au XVIIIème. Ces proverbes faisaient partie des pièces à lire de l'auteur, connues sous le titre de Spectacle dans un fauteuil. Musset s'en servit pour renouveler la comédie mœurs.

 

 

Ici, on a une Marquise et un Comte, typiques de la société riche et oisive du XIXème, dont l'auteur se moque, et qui pratiquent d'ailleurs eux-mêmes l'auto-dérision. Chaque jour, le Comte entre chez la Marquise, mais chaque jour la société qu'elle reçoit - car il faut bien recevoir la société - finit par le faire fuir le salon de la Marquise. Or un beau jour, il entre, soi-disant sans savoir pourquoi, comme ça, en passant, par ennui... et elle est seule. S'ensuit une véritable discussion entre eux deux, seuls, peut-être et même sans doute la première. S'ensuit une joute verbale, mais aussi une tentative du Comte, qu'on imagine maintes fois avortée, de déclarer sa flamme. Mais c'est qu'il n'est pas question pour la Marquise de parler sentiments. Dès que le mot en question est prononcé, la voilà qui s'exclame : "Ah ! Ciel ! vous allez faire une phrase."

 

 

Courte pièce de théâtre dans laquelle Musset aborde la difficulté de parler de ce qu'on ressent, la difficulté d'accepter ce qu'on ressent, le jeu qui permet d'éviter d'aborder le sujet qui fâche, et la critique sociale ; à l'énorme agacement de la Marquise face au comportement des hommes avec les femmes, qui ne leur parlent que de leur beauté, répond la réaction du Comte qui l'accuse de mettre tous les hommes dans le même panier pour mieux les écarter.

 

 

C'est court mais finement analysé et composé, et pas seulement agréable à lire.

 

 

 

 

Publié dans Théâtre, Littérature

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