Steven Spielberg (Clélia Cohen)

Publié le par Stéphanie MAYADE

Je ne suis pas une fan inconditionnelle de Spielberg, mais je me rends compte que j'ai tout de même vu une quinzaine de ses films. Et puis, le vague à l'âme, je cherchais un bouquin en bibliothèque qui se lise tranquillement, mais qui puisse m'apporter un peu plus qu'un simple divertissement. D'où le choix de ce livre : un basique des Cahiers du cinéma qui permet de réviser son Spielberg, ou du moins une bonne partie de sa filmographie - l'ouvrage, publié en 2007, s'arrêtant au film Munich.

 

 

On a droit a pas mal d'éléments biographiques dans le premier chapitre, qui peuvent aider à la compréhension de l’œuvre, et qui expliquent comment ce passionné de cinéma, déjà tout jeune, a réussi à concrétiser son rêve de devenir réalisateur (contrairement à moi, et je détesterai toujours mon oncle pour m'avoir expliqué un jour en long et en large que je ne pourrais jamais devenir réalisatrice, alors que j'aurais certainement accompli des prouesses). Mais cet aspect passe à la trappe une fois l'adolescent devenu adulte. Il se trouve que je ne connaissais pas du tout la vie de Spielberg, donc j'en ai au moins appris quelque chose. D'autres lecteurs, mieux informés, risquent en revanche d'être déçus.

 

 

L'idée de Clélia Cohen, c'est de dégager un parcours cohérent en analysant - brièvement - les films de Steven Spielberg. En gros, le propos tenu, c'est que Spielberg est passé de l'enfance à l'âge adulte en tant que réalisateur ; c'est un chouïa facile. Cela dit, tout ce qui est rapport à l'enfance, à la société américaine, et même le rapport ambivalent de Spielberg au succès, ressort très nettement, et repose sur une étude sérieuse. Je suis beaucoup moins convaincue par l’obsession de Clélia Cohen à vouloir trouver du sous-texte partout. Si sa démonstration à propos du téléfilm Duel se tient, je trouve que c'est aller un peu loin que d'interpréter Rencontres du Troisième Type ou E.T. comme des délires de personnages mal dans leur peau. Pour moi, Spielberg n'est pas un cinéaste particulièrement porté sur le sous-texte. Mais analyse il y a, et si je ne partage pas les conclusions données, ça m'a effectivement fait réfléchir à ce qu'avait voulu faire Spielberg avec ces deux films - quoique j'ai davantage pensé au premier qu'au second, que je ne crois pas avoir revu depuis sa sortie (et là, je me dois de remercier mon oncle déjà mentionné plus haut, car ma mère et ma tante refusant de nous emmener, ma cousine et moi, voir E.T. au cinéma, il avait pris le relais pour notre plus grand plaisir à tous les trois). De même, en sus des analyses de films, certaines pages donnent à voir des motifs qui reviennent régulièrement dans certains films, comme celui du cercle dans E.T. et A.I., pour prolonger l'analyse.

 

 

Donc ce livre sur Spielberg est un bon moyen de se remettre le pied à l'étrier, qui se lit vite et bien, mais suffisamment documenté et travaillé pour qu'on ne voit pas seulement en Steven Spielberg un vulgaire réalisateur de blockbusters.

 

 

Publié dans Littérature, Cinéma

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