Sarah Bernhardt, sculpteur

Publié le par Cthulie-la-Mignonne

Sarah Bernhardt, sculpteur

Si tout le monde connaît Sarah Bernhardt en tant qu'actrice, on sait peu qu'elle a cultivé d'autres dons : l'écriture, puisqu'elle a écrit des pièces de théâtre et ses mémoires, mais aussi la peinture et, surtout, la sculpture.

Née en 1844, elle est placée toute jeune dans un couvent pour son éducation et c'est là que se scellera son destin de comédienne : elle y est en effet remarquée dans le rôle d'un ange lors de la représentation d'une pièce religieuse. A 15 ans, elle entre donc au Conservatoire grâce à l'appui du Comte de Morny et en 1862, elle  joue à la Comédie française. Elle n'y fera cependant qu'un passage éclair, puisqu'après avoir giflé une des sociétaires, elle en est renvoyée. Elle y reviendra en 1872, alors auréolée de ses succès au Théâtre de l'Odéon, pour rompre son contrat en 1875 ; un procès la ruinera d'ailleurs en partie.

C'est justement pendant ces années à la Comédie française, où ses relations avec l'administration, notamment, se révélèrent difficiles, qu'elle sera initiée à la sculpture par Roland Mathieu-Meunier. Celui-ci, qui réalisait le buste de l'actrice, est interpellé par ses observations judicieuses ; il y discerne l’œil et la sensibilité du sculpteur, la pousse à tenter l'expérience et lui donne des leçons. Pour elle, qui se sentait étouffée par la routine de son métier, la sculpture est une bouffée d'air, d'autant plus qu'elle se révèle plutôt douée en la matière.

Elle a régulièrement présenté des œuvres au Salon entre 1874 et 1891, mais aussi organisé des expositions personnelles, pour son plaisir et pour gagner un peu d'argent. Certains critiques lui conseillèrent alors de s'en tenir au théâtre, tandis que d'autres, tout en lui reconnaissant un certain talent, restaient réservés dans leurs éloges.

Sa sculpture la plus connue (ou la moins méconnue, devrais-je dire) est sans doute Après la tempête, tirée de l'histoire dramatique et apparemment véridique d'une vieille femme ayant perdu ses fils, puis son petit-fils, en mer. Empreinte d'une grande théâtralité, elle représente la grand-mère tenant le corps du jeune garçon sur ses genoux, dans l'attitude d'une Pietà.

Le Musée des Beaux-Arts de Dijon possède quant à lui un exemplaire du Fou et la Mort, illustration d'une pièce de Victor Hugo, Le roi s'amuse. Sarah Bernhardt a choisi de mettre en scène le bouffon Triboulet, héros de la pièce, personnage à la fois méchant et pathétique qui, ayant provoqué par erreur la mort de sa propre fille, tient son crâne à la main (à la Hamlet, pourrions-nous dire).

Sarah Bernhardt n'a pas adopté un style plutôt qu'un autre. On répertorie une quarantaine d’œuvres de sa main, dont certaines ont disparu, et parmi lesquelles on trouve essentiellement des portraits et des autoportraits. Une partie de sa production puise (naturellement) ses sujets dans le domaine du théâtre, notamment un étonnant Autoportrait en chimère de veine symboliste.

Publié dans Arts plastiques

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